Dr Matthieu Stefanelli : Pour cela, il faut d’abord comprendre l’anatomie du visage. On retrouve d’abord le squelette osseux, composé de la mandibule, le maxillaire, le zygoma etc. Ensuite, entre la peau et l’os, on retrouve les tissus mous, dans lesquels se distinguent 5 couches : la peau, la graisse superficielle, une couche musculaire qu’on appelle le SMAS (système musculo-aponévrotique superficiel), une couche de graisse profonde et le périoste, cette membrane qui tapisse l’os.
En résumé, on peut injecter les couches 1, 2 et 4, et non les 3 et 5 !
Dr Matthieu Stefanelli : Bien sûr !
Dr Matthieu Stefanelli : Pour ce qui est de la mésothérapie, un pistolet dernière génération est utilisé. Il délivre de manière homogène l’acide hyaluronique fluide et de nutriments à la surface de la peau.
Pour les injections profondes, en général, l’aiguille est privilégiée à la canule. Lors de l’injection, il est recommandé de la placer de façon perpendiculaire à la peau.
En ce qui concerne les injections superficielles, la canule souple est en général préférée à l’aiguille, placée cette fois-ci en parallèle à la peau.
Dr Matthieu Stefanelli : Il est même plutôt conseillé de les combiner si les besoins du patient sont multiples ! J’appelle cette association de techniques d’injections le “dual plane”. Par exemple, il est intéressant d’alterner injections profondes et superficielles dans le jawline contouring ou de le comblement des sillons-nasogéniens, pour éviter de toucher une artère, et donc éliminer le risque d’embolie. Il en va de même pour une réjuvénation “full face” (tout le visage) !
Dr Matthieu Stefanelli : Pour la réjuvénation “full face”, j’utilise plusieurs seringues d’acide hyaluronique afin de combler les manques de volume et redonner de l’éclat à la peau. Pour y parvenir, je me focalise d’abord sur les fondations du visage, avec des injections profondes périphériques, au niveau de l’ovale, du front, des pommettes, des joues latérales et du menton. Puis je me concentre sur le triangle central, avec des injections à la fois superficielles et profondes au niveau de la queue du sourcil, des lèvres, sous les yeux (dont la vallée des larmes), sur le nez. Le résultat est instantané : le visage est tout de suite rafraîchi et repulpé !
Dr Matthieu Stefanelli : La réjuvénation “full face” est en effet très demandée, puisqu’elle permet en une séance de répondre à l’ensemble des problématiques de vieillissement cutané. Les techniques de “beautification” (mise en beauté), dont le “heart shaped face” (visage en forme de cœur), sont également plébiscitées par des patientes plus jeunes, qui n’ont pas forcément besoin d’une intervention anti-âge, mais plutôt d’une valorisation de leurs atouts. On injecte alors au niveau des pommettes pour sublimer leur arrondi, et dans le menton, pour qu’il pointe élégamment vers l’avant, d’où l’appellation “en forme de cœur ».
Dr Matthieu Stefanelli : Oui ! L’acide hyaluronique est une molécule naturellement présente dans le corps. Il n’y a donc aucun risque de rejet, à part si vous y êtes allergique ! Les injections superficielles sont donc accessibles à tout le monde.
En ce qui concerne les injections profondes, si chaque patient peut y recourir, elles ne peuvent pas être délivrées sur toutes les parties du visage. Plusieurs conditions doivent être réunies. D’abord, il faut un os ! Puisque, comme vous l’avez compris, une injection profonde n’est possible que contre l’os… Par exemple, il est impossible de réaliser des injections profondes au niveau des lèvres, pour des raisons évidentes.
Ensuite, il ne faut pas que l’os soit trop profond ! Quand on injecte trop loin sous la peau, on ne voit pas le résultat en surface. C’est la raison pour laquelle je préfère ne pas injecter à plus de 13 mm de profondeur, ou la longueur des aiguilles classiquement utilisées. Par exemple, il est inutile d’injecter en profondeur la partie basse de la tempe, il est préférable d’opter pour une injection superficielle pour plus d’efficacité, et ainsi obtenir un résultat visible.
Enfin, aucun risque ne doit être présenté, comme une artère qu’il faut absolument éviter de léser.
Si tout le monde peut être injecté, il faut toutefois faire attention à l’“overfill syndrom”, par lequel sont touchés certains patients qui s’habituent aux effets des injections, et en demandent toujours plus. Je suis pour des résultats naturels, avec des justes doses de produit délivrées. Une mise en beauté à la française, qu’on appelle aussi la “French Touch”. Point trop n’en faut…
Dr Matthieu Stefanelli : Oui. Il existe des “hard fillers” et des “soft fillers”, soit des produits denses et des produits souples. J’utilise des “hard fillers” pour les injections profondes, de manière à restructurer le visage, par exemple au niveau des pommettes. Et pour combler une zone sensible telle que les cernes, j’injecte un acide hyaluronique plus souple à la surface de la peau. En ce qui concerne la mésothérapie, c’est-à-dire des micro-injections très superficielles, un acide hyaluronique fluide, non-volumateur, est préconisé.
Dr Matthieu Stefanelli : En effet ! Les injections profondes, situées en dessous des muscles, ont une durée de vie d’environ 12 mois. Quant à l’acide hyaluronique injecté de façon superficielle, il se résorbe progressivement en 6 mois environ, car il est situé au dessus des muscles et subit constamment les mimiques du visage. Toutefois, la durabilité n’est pas la même en fonction de chaque patient. Comme il existe des métabolismes lents et rapides, il existe différentes vitesses de résorption. Cela dépend de différents facteurs, comme le mode de vie et l’âge. Comme vous le savez, les fumeurs sont exposés à un vieillissement cutané accéléré.
Si le patient souhaite des résultats durables, les injections profondes sont à privilégier tant que cela est possible. Seulement, il faut prévoir un budget plus conséquent : pour les injections profondes, un peu plus de produit est nécessaire pour obtenir un résultat visible !
Il faut également savoir que la durabilité des résultats augmente à chaque injection d’acide hyaluronique, celui-ci engendrant la création de néo-tissus.
Dr Matthieu Stefanelli : Elles sont inexistantes lorsqu’il s’agit d’injections profondes, et rares pour ce qui est des injections superficielles. Les trois conditions essentielles pour les éviter ? Une technique d’injection précise, un produit de qualité, et un massage post-intervention efficace.